
Alcoolémie au volant : comprendre, prévenir et agir en entreprise
Sur les routes françaises, l’alcool reste l’un des premiers facteurs d’accidents graves. En 2023, dans 21 % des accidents mortels, le conducteur présumé responsable avait consommé de l’alcool, selon l’ONISR.
Si ce constat interroge chaque citoyenne et citoyen, il concerne aussi directement les entreprises. Qu’il s’agisse d’un trajet domicile-travail ou d’une mission professionnelle, un accident sous l’emprise de l’alcool peut avoir des conséquences humaines, juridiques et économiques considérables.
Face à ce risque, les employeurs ont un rôle essentiel à jouer dans la prévention. Connaître les seuils légaux, comprendre les dangers concrets et mettre en œuvre une politique interne de sécurité routière ne sont plus des options, mais de véritables obligations de prudence.
Les seuils légaux : une tolérance quasi nulle
En France, le taux maximal d’alcool autorisé est de 0,5 g par litre de sang pour la majorité des conducteurs, soit environ deux verres standards. Pour les jeunes conducteurs, la limite descend à 0,2 g/l, un seuil presque nul.
Ces dispositions du Code de la route visent à réduire les risques d’accidents dès les premières traces d’alcool dans le sang.
La mesure du taux d’alcoolémie repose sur l’analyse de l’air expiré (à l’aide d’un éthylomètre) que l’on multiplie par deux pour définir le taux d’alcool réel en gramme par litre de sang.
À partir d’une alcoolémie supérieure à 0,5 g/l, les capacités de conduite sont déjà significativement altérées
Lorsque le taux atteint ou dépasse 0,8 g/l de sang, le risque devient critique : la vision périphérique diminue drastiquement, les réflexes ralentissent et la confiance en soi augmente de façon dangereuse.
Beaucoup de conducteurs sous-estiment encore ces effets. Pourtant, dès le premier verre, la capacité à prendre le volant en toute sécurité est compromise.
Des effets immédiats sur la conduite

Même à un taux d’alcool modéré, les facultés cognitives sont perturbées. À 0,3 g/l, la concentration baisse. À 0,5 g/l, le temps de réaction s’allonge d’environ 30 %.
Et au-delà de supérieure à 0,8, la conduite en état d’ivresse devient un véritable danger pour soi et pour les autres.
Sur la route, ces altérations se traduisent par des freinages tardifs, des dépassements imprudents et une perte de vigilance.
Et pour cause, selon l’association Prévention Routière, le risque d’être responsable d’un accident mortel est multiplié par 18 pour un conducteur ayant consommé de l’alcool, comparé à un conducteur sobre.
Dans le cadre professionnel, ces effets sont encore plus préoccupants : un salarié qui conduit un véhicule de société ou effectue des déplacements fréquents engage la responsabilité de son employeur.
La prévention n’est donc pas qu’une question individuelle, mais un enjeu collectif.
Des sanctions lourdes et des conséquences pour l’entreprise
Le dépassement du seuil légal constitue une infraction. Entre 0,5 et 0,8 g/l, le conducteur encourt une amende forfaitaire de 135 euros, immobilisation du véhicule, un retrait de six points sur le permis de conduire et la suspension temporaire de celui-ci.
Lorsque le taux dépasse 0,8 g/l, l’infraction devient un délit. Le conducteur risque alors : une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux ans, une amende pouvant atteindre 4 500 €, un retrait de six points et la suspension ou l’annulation du permis, l’immobilisation du véhicule ainsi que l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière aux frais du contrevenant.
Pour les entreprises, les répercussions peuvent être graves. Si un accident survient dans le cadre professionnel, la responsabilité de l’employeur peut être engagée, notamment en cas d’absence de mesures de prévention. Selon le Code du travail (articles L.4121-1 et suivants), l’employeur a le devoir d’assurer la sécurité et la santé de ses salariés.
Un manquement à cette obligation peut entraîner des conséquences financières, mais aussi réputationnelles, surtout si l’entreprise refuse de sensibiliser à la sécurité routière ou néglige la formation de ses collaborateurs.
La prévention en entreprise : un levier de sécurité collective

Pour limiter le risque d’alcool au volant, les entreprises peuvent mettre en place plusieurs actions concrètes.
Tout d’abord, une politique interne claire, intégrée au règlement intérieur, permet de rappeler les seuils légaux et les bonnes pratiques. L’objectif n’est pas de sanctionner, mais de responsabiliser.
Des formations de sensibilisation aux risques routiers constituent également un excellent outil.
Elles permettent d’aborder la gestion des trajets professionnels, les effets de l’alcool et les comportements à adopter lors d’événements d’entreprise.
Ces sessions peuvent inclure des tests interactifs ou des outils pédagogiques, comme les éthylotests anti-démarrage (EAD), aujourd’hui utilisés par certaines flottes professionnelles pour prévenir les récidives.
Parmi les acteurs spécialisés, GOTODRIVEpropose des programmes adaptés aux besoins des entreprises : ateliers de prévention, simulateurs de conduite, sensibilisation aux dangers de l’alcool à l’aide de karts, ou encore modules sur la gestion des comportements à risque.
L’offre est variée pour répondre à l’ensemble des enjeux liés aux risques routiers !
L’information continue reste aussi primordiale : affiches, newsletters internes, messages de prévention avant les fêtes ou les déplacements. La clé réside dans la répétition et la bienveillance : une culture de la sécurité s’installe dans la durée.